jeudi 28 juin 2018

Compte-rendu du #cc1150 du 26 juin 2018

Il devait y avoir deux interpellations citoyennes (Transparencia et 1Bru1Vote) lors du conseil communal de Woluwe-Saint-Pierre ce 26 juin 2018, j'en ai donc profité pour aller voir comment se déroule un cc dans cette commune. Souvenez-vous ici.

A chaque conseil communal où il y a du monde, les conseillers communaux sont surexcités, surtout ceux de l'opposition. Ils viennent saluer tous ces gens venus enfin les voir en action. Les bourgmestres eux sont stressés. Deux policiers étaient présents. Contrairement au conseil communal de Saint-Josse, ces policiers étaient "friendly". A Saint-Josse ils essaient de vous intimider, ils vous embarquent parfois. Ici ces deux policiers n'ont rien eu à faire et ont quitté la salle du conseil après une heure.

La séance a débuté à 20h05.
Une greffière distribue des copies de l'ordre du jour au public.
La qualité du son est très bonne.
La salle du conseil est sobre (contrairement à Saint-Josse) : ce sont juste des tables avec une nappe disposées en U. Des chaises (pas de bancs) pour le public.
Le conseil communal n'est pas filmé.




Présence d'un journaliste
Je vois débarquer un journaliste de BX1, je me dis c'est bien ils vont couvrir les interpellations citoyennes. Je vois le gars s'affaler sur le banc et regarder le match de l'Argentine sur son téléphone. J'interpelle un gars dans le public en disant "c'est quoi ce journaliste qui prend pas de notes" et on me répond "lui c'est pas un journaliste, il s'occupe de la communication du bourgmestre". WTF ?! Il était sur BX1 il n'y a pas si longtemps pourtant. Et oui, encore un qui abandonne le monde du journalisme pour servir un politicien (responsable communication) : c'est Arnaud Despiegelaere. On va devoir le rajouter à notre liste. D'après son CV il travaille là depuis novembre 2016. Pourtant on retrouve son nom dans les crédits (photos) d'un WoluMag de 2010. Le présentateur de BX Sport occupe la même fonction pour un autre politicien (Eric Bott). Qui seront les prochains journalistes de BX1 à succomber aux sirènes de la communication politique ?


1Bru1Vote
C'est ce groupe de pression dont je vous parlais ici. Ils se disent "non-partisans" mais il y a une socialiste dans leurs rangs et ils n'arrêtent pas de dérouler le tapis rouge aux politiciens qui leur promettent de les soutenir alors qu'ils ne peuvent rien faire pour eux. Les communales approchant, tous les candidats recherchent de l'attention. Les interpellations qu'ils font dans chaque commune sont inutiles. C'est juste du show. Les échevins en profitent pour dire qu'ils les soutiennent, qu'ils soutiennent les habitants européens, blablabla. Après leur interpellation, le juriste constitutionnaliste Francis Delpérée a mis fin à leurs rêves en leur demandant s'ils étaient conscients qu'ils ne pourraient techniquement pas voter en 2019, quoi qu'il arrive, en raison du point untel de la Constitution et leur a vite donné la marche à suivre (extension du droit de vote, conseil législatif, pouvoir pré-Constitutionnel). "Irréalisable juridiquement".

Rejet de l'interpellation de Transparencia
Transparencia avait envoyé une demande d'interpellation citoyenne mais celle-ci n'a pas été mise à l'ordre du jour car ils n'ont pas respecté la "procédure". Après l'IC de 1Bru1Vote, une dame du public prend le micro pour interpeller le conseil communal vu que son IC n'a pas été retenue. Le président du conseil communal lui ordonne de déposer le micro et de s'asseoir. Il dit ne pas avoir rejeté l'interpellation mais voyez plutôt. Francis Delpérée était très nerveux (c'est moi le président, c'est moi qui parle, c'est moi qui donne la parole). En gros, ils ont refusé car le texte de l'IC ne reprenait pas les dates de naissance et n'a pas été envoyé "par courrier recommandé ou remis au SC 5 jours francs avant le cc1150". De la pure procédure. Il y a une volonté de censure de l'interpellation de Transparencia puisque plus tard, le bourgmestre reconnaitra qu'effectivement un email devrait suffire pour accepter une IC et les dates de naissance ne sont pas vraiment nécessaires. Pourtant, quand on lit sur le site de la commune, on ne dit pas qu'il faut les dates de naissance. Transparencia a remis le prix de l'opacité à Cerexhe dans une mise en scène grotesque qui n'a pas été interrompue, malgré le fait que le membre de Transparencia a pénétré dans l'enceinte du conseil pour s'approcher du bourgmestre (voir vidéo). Francis Delpérée s'est contenté de dire que le cirque était terminé après la remise du prix. Voici le contenu de l'interpellation de Transparencia : Amiante, transparence et coût des travaux à la place Dumon au menu.


Vote du point 4 : le vrai cirque
Lors du vote de ce point, il a fallu recompter plusieurs fois. La procédure de comptage des votes est laborieuse. La conseillère communale Cécile Vainsel (cabinettarde PS) avait quitté la salle (elle devait certainement être en train de chercher des voix pour les communales parmi les habitants woluwéens soutenant 1bru1vote qui étaient sortis). Il a fallu aller la chercher pour que son vote puisse (éventuellement) aider l'opposition à renverser le point qui sera finalement adopté. Si ça ce n'est pas du vrai cirque...

(J'ai zappé les autres interpellations. J'attendais le point 55 qui était une interpellation sur la Transparence. J'apprends dans le public que Benoit Cerexhe est le fils du chef de cabinet de Charles-Ferdinand Nothomb (Etienne Cerexhe) et le petit-fils de l'ancien bourgmestre de Malmedy, Joseph Cerexhe. Il a donc bien baigné dans la politique. C'est ce qu'on appelle un "fils de")

Interpellation sur la Transparence
Une cabinettarde PS (cabinet Laanan, cabinet Vienne) qui vient interpeller un bourgmestre cdh sur la Transparence. Comme quoi tout arrive (le cirque politicien). Les membres de Transparencia du public ont essayé d'intervenir de nouveau sur le refus de prendre en considération l'interpellation citoyenne envoyée. Francis Delpérée a intimé l'ordre au public de rester "assis et découvert" (découvert, car je portais une casquette), une obligation qu'il a inventée et imposée (tel un despote) car le ROI ne prévoit rien à ce sujet. Plus de détails à ce sujet sur Twitter (voir plus bas les liens). Pendant que le "journaliste" (devenu le servant-communicant du député-bourgmestre) filmait la réponse de Benoit Cerexhe, la conseillère communale d'Ursel a demandé qu'on arrête de filmer. Comme quoi, il n'y a pas qu'à Saint-Josse qu'on interdit de filmer le conseil communal. Le président du conseil communal s'est aussi fâché lorsque le porte-parole de Transparencia s'est approché de la table de la conseillère communale pour échanger un mot avec elle à propos de son interpellation. Le bourgmestre allant jusqu'à faire des insinuations graveleuses de rapprochement amical entre Transparencia et cette conseillère communale PS. Dans d'autres communes, cela ne pose pas problème, les conseils communaux sont plus ouverts mais évidemment quand il s'agit de l'opposition et qu'il y a une tension là on sort le marteau et on intimide le public. Le bourgmestre Cerexhe a cherché vainement à se justifier à propos du manque de Transparence dans sa commune en invoquant diverses excuses sans donner de vraies réponses (vie privée, pas d'envoi email mais préfère envoyer par courrier, registres de sécurité des écoles, rémunérations, etc.). Là je vous mets brièvement ce qui a été dit, j'invite Transparencia à publier leur version à propos des propos de Cerexhe sur le manque de transparence dans sa commune et leur analyse. En matière de transparence il expliquera à cette conseillère communale PS qu'elle ne devrait peut-être pas utiliser l'exemple de Mons (Di Rupo) et Bruxelles-ville (Mayeur, Close), rappelant au passage qu'une récente dépêche d'actualité vient encore montrer la mauvaise gouvernance à la ville de Bruxelles concernant une asbl.


L'enregistrement à son insu
Ensuite, Benoit Cerexhe a étonné l'assemblée en racontant un incident arrivé la veille : ses collègues lui laissent une note lui demandant de rappeler un journaliste, un certain David P. de la Capitale. Il discute pendant 1/2 h avec lui. Deux heures plus tard, une journaliste appelle Cerexhe pour lui demander quand il compte les rappeler. C'est alors que Cerexhe, étonné, explique qu'il a parlé pendant une 1/2 h avec un journaliste. Malentendu (ndlr : il est possible qu'on lui a demandé d'appeler deux personnes, le journaliste et Transparencia et qu'il a mélangé les 2 numéros). Il donne le numéro qu'il a appelé. Se rendant compte de la possible supercherie, il rappelle le même numéro plusieurs fois pour savoir qui est le mystérieux interlocuteur. Pas de réaction. Il lit alors un SMS qu'il a reçu le soir de ce numéro. Le SMS disait en somme qu'ils avaient bien reçu ses appels et que la conversation a été enregistrée (visiblement Cerexhe a dû raconter des choses bien croustillantes). Dallemagne se joint à son intervention pour dénoncer ces pratiques, qui pourraient faire l'objet d'une condamnation pénale (une tentative d'intimidation au cas où la personne serait dans la salle). On sentait la tension, la peur, ils vont parler de certaines personnes de Transparencia comme étant "des gens dangereux". Aujourd'hui sur BX1, dans l'Interview, Cerexhe a dit qu'il assumait ce qu'il a dit et qu'il n'a pas de problème à ce que l'enregistrement soit publié. A bon entendeur. https://bx1.be/news/woluwe-saint-pierre-benoit-cerexhe-denonce-methodes-de-transparencia-lassociation-replique/

Après le conseil
En quittant la salle, j'échange rapidement quelques mots avec le porte-parole de Transparencia car ils doivent m'envoyer des documents à paraitre prochainement. Après cette discussion, Mr Cerexhe m'interpelle et me demande si je suis "le fameux faux journaliste" qui l'a appelé. Cela me rappelle le jour où Emir Kir a essayé de m'intimider à la sortie d'une réunion publique. Étonné, je soupçonne un délit de faciès. Aurais-je le profil idéal pour faire ce genre de choses, la tête d'un agent de Transparencia qui fait des blagues au téléphone ? (Je vous confirme, chers lecteurs, que ce n'est pas moi, Ibrahim, qui ai fait cela). Je le rassure en lui proposant de donner mon numéro de téléphone et qu'il m'appelle. Je me permets tout de même de me présenter et de lui expliquer la raison de ma présence au #cc1150. Il avait l'air de s'en foutre complètement, il abrège notre échange et s'encourt harceler d'autres personnes dans le public pour démasquer le fameux pirate de la Transparence. Cela m'a rappelé mon jeu vidéo préféré, Watchdogs, quand vous devez courir dans un quartier de la ville pour essayer de trouver qui essaie de vous pirater avec son téléphone :)






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