https://www.rtbf.be/info/article/detail_questions-a-la-une-faut-il-quitter-bruxelles?id=9505336
https://www.rtbf.be/auvio/detail_faut-il-quitter-bruxelles-teaser?id=2175101
https://www.rtbf.be/auvio/detail_questions-a-la-une?id=2177441
Intro
2. Faut-il quitter Bruxelles ?
2016 aura été une année douloureuse pour Bruxelles meurtrie par les attentats du 22 mars. Mais au-delà de cet évènement tragique, au-delà des problèmes liés au « lock down » de la fin 2015, de la polémique de son piétonnier, de sa mauvaise réputation à cause de la fermeture de plusieurs tunnels, Bruxelles reste une ville qui suscite des sentiments complexes d'attirance ou de désamour !
Chaque année, 10.000 familles quittent la ville pour s'installer principalement dans l'une des deux provinces du Brabant. Mais chaque année la population de Bruxelles s'accroit. Certains évoquent même une explosion démographique ! De plus en plus, la population bruxelloise se rajeunit et est d'origine étrangère.
Mais qui sont ceux qui quittent Bruxelles ? Questions à la Une s'est intéressée aux problèmes du coût de l'immobilier, de mobilité, de formation et de chômage, de la crainte d'un prochain manque de places dans les écoles bruxelloises, de l'insécurité.
Une enquête d'Hervé de Ghellinck et Santos Hevia Garcia.
QALU - 18.01.2017
Résumé
Bruxelles : 161 km² - On est tout à fait coincés dans cette lutte tribale belgo-belge (Flamands/wallons francophones) qui ne répond plus à la sociologie réelle de la ville
- 70 % des bruxellois paient trop pour se loger (Eric Corijn sociologue et professeur de géographie sociale et culturelle à la VUB) càd qu’ils paient plus de 1/3 de leurs revenus pour se loger. (Difficultés accumulées pour les revenus faibles pour fournir des garanties et payer les loyers. 2/3 de la population bruxelloise n’a pas ses références belgo-belges. 2/3 de la population est mixte surtout. Donc exprimer une bruxellitude est impossible (culturellement parlant, echte brusseleir). Un bruxellois, c’est quoi aujourd’hui : 1/3 n’a pas la nationalité belge, 1/3 sont des nouveaux belges et 1/3 sont des belges de souche (ce tiers diminue le plus). Donc, la caractéristique du bruxellois actuel, c’est le mélange. Toutes ces catégories ne sont pas séparées, ça fait un melting pot qui forme des zinneke donc le nouveau bruxellois, c’est le zinneke. Bruxelles 1.188.000 habitants (France : 62.507, Maroc : 38.274, Roumanie 36.690, Italie 32.322, etc)
- 10.000 familles quittent Bruxelles chaque année. (raisons : 1.coût de l’immobilier, sentiment d’insécurité, pénurie de places dans l’enseignement, la pollution, le stress (circulation, attroupements ) Le départ d’autant de familles constitue un manque à gagner pour les finances communales et régionales. Les communes tentent donc de faire revenir des classes moyennes (gentrification) en rendant de nombreux quartiers plus attractifs (comme à Ixelles par ex ou le parvis de Saint Gilles ou quartier du châtelain … même les marolles). Ce phénomène de gentrification est à l’œuvre partout avec comme corollaire un phénomène d’expulsion et d’exclusion de ses habitants les plus pauvres. Ça participe à l’augmentation des prix des loyers. (Cela est une conséquence de la volonté exprimée par le gouvernement Vervoort pour Bruxelles de 2025) De nouveaux projets vont voir le jour, notamment sur le site de Tour & Taxi (30 hectares) . On est à la limite de Jette, Bruxelles, Laeken, (Mathieu Sonck, Inter environnement Bruxelles) : De nouvelles tours vont être érigées mais sans pour autant prévoir des logements sociaux. Le terrain a été acheté pour une croûte de pain (40 millions d’euros) et les pouvoirs publics autorisent le promoteur à construire plus 370.000 mètres carrés de nouvelles constructions pour une valeur marchande de 1.200.000.000 d’euros et en compensation, rien ! Pas un logement public, pas un seul logement social ! (alors que le terrain est quasiment offert !) alors qu’on s’insère dans des quartiers qui font partie des plus pauvres et où le taux de chômage est extrêmement important, les difficultés de logement sont incroyables et dans lesquels vous n’avez que 3,5 % de logements sociaux alors que la moyenne régionale est à 8 et l’objectif régional est à 20 %. On est dans quelque chose qui est vraiment révoltant ! (gouvernement socialiste, il ne faut pas l’oublier !). Quartier bassin de Biestebroeck à Anderlecht, se prépare également à de grands travaux de construction et où on a déjà vendu à des promoteurs qui proposent des projets séduisants sur le papier mais ils ne convainquent pas tout le monde (Barbara Tomson, Centre de rénovation urbaine, Anderlecht). En sacrifiant ces bassins de zones industrielles pour les remplacer par des constructions, on va perdre quelque chose de précieux parce qu’on doit réserver une partie pour le travail et une partie pour la construction mais comme le quartier est habité par des gens sous qualifiés, les pouvoirs publics ont tranchés au détriment des habitants. Zone très peu accessibles en transport en commun mais très accessible en voiture (99%). La problématique bruxelloise est donc : comment créer du logement ? comment créer de l’emploi ? comment ne pas faire entrer encore plus de voitures en ville
- Une des villes les plus embouteillées d’Europe voire du monde. Le coût de ces embouteillages quotidien a été estimé à 511 millions d’euros. Chaque matin, ce sont 340.000 véhicules de navetteurs qui entrent à Bruxelles et qui engorgent ses artères dont 70% viennent de Flandre. Beaucoup d’entreprises, installées à Bruxelles, s’inquiètent aussi des problèmes de mobilité (6 entreprises sur 10 évoquent la raison de la mobilité pour quitter Bruxelles à l’avenir (Agoria Bruxelles, parc d’entreprises technologiques qui fournissent 31.000 emplois). Les embouteillages d’aujourd’hui sont la conséquence des politiques de mobilité du passé (Céline Brandeleer, chercheuse centre d’études sociologiques université Saint-Louis). La petite ceinture était prévue pour une quantité de voitures 2 fois moins importantes qu’aujourd’hui et comme aucune adaptation n’a été faite depuis les années 60 (infrastructures non extensibles), on se retrouve avec des engorgements dans toutes les entrées de Bruxelles. Pour endiguer ce flot de voitures, il faut en priorité privilégier les transports en commun (Bus, tram, métro, train, vélo (station intermodale train/métro, train/ tram). Budget stib de 520 millions € par an, ce budget est en diminution par rapport aux années précédentes. Ce budget risque d’être englouti pour les prochaines années avec la création d’une nouvelle ligne de métro traversant la commune la plus peuplée de Bruxelles, Schaerbeek. Claude Van Den Hove, auteur « le rail, clé de la mobilité à Bruxelles, Editions Aliter) : On fait un réseau (nouvelle ligne métro Schaerbeek) qui va coûter extrêmement cher mais qui ne possède aucune correspondance ni aucune possibilité de correspondance avec le réseau de surface. Pour lui, le tracé et surtout l’emplacement des stations n’est pas cohérent. La cage aux ours est un arrêt important mais on va se mettre à la rue wansijn à 350 m donc les gens ne font pas le transit entre les deux. Ça risque de rendre le métro inutile avec moins de 3.000 voyageurs et donc le coût exorbitant pourrait s’avérer être une dépense astronomique inutile, ce qui est quand même une aberration. RER vélo, pour la périphérie (ex : Louvain Bruxelles) bien développé en Flandre et vers Bruxelles mais en Wallonie, rien n’est prévu à ce niveau-là. - Olivier Willocx, Administrateur délégué – BECI, Chambre de commerce et Union des Entreprises de Bruxelles : Le nombre de ses habitants ne cesse d’augmenter. Tous les 3 ans, dans les 19 communes, se crée une ville de la taille du grand Louvain. C’est à Bruxelles que se créent le plus d’entreprises. Mais paradoxalement, de nombreuses entreprises et PME de la région bruxelloise quittent ou sont tentés de quitter la région bruxelloise … première raison, la taxation sur les mètres carrés qui fait que l’immobilier à Bruxelles est beaucoup plus cher. Entre la région bruxelloise et le grand brabant, il y a 30% de taxes en plus à Bruxelles. Le manque de formation est souvent décrié à Bruxelles. Les jeunes issus de l’enseignement technique à Bruxelles, seraient moins qualifiés que les jeunes du même enseignement en Flandre et en Wallonie. Des élèves parfois difficiles qu’il faudrait pouvoir mieux encadrer mais les moyens manquent. (exemple, en 5ème dans un institut, ils sont 26 en science éco, c’est de trop vu les lacunes de chaque élève pour pouvoir faire un suivi efficace. Ce serait mieux s’ils étaient en-dessous de 22. Les locaux commencent à saturer et ça va en empirant. Dans 2 ou 3 ans, il manquera 9.000 places en secondaire par rapport à l’augmentation estimée de la population. Dans la région bruxelloise, environ 1 garçon sur 5, quitte l’école sans diplôme de l’enseignement du secondaire supérieur. Et parmi les jeunes de 15 à 24 ans disponibles sur le marché de l’emploi, près de 4 sur 10 sont au chômage … Pourquoi ? un manque de subside ? ou d’équipement performant ? oui, mais d’un autre côté, il y a des investissements qui sont fait par la région et l’Europe (centre de technologie avancée (Anderlecht) mais il n’y a pas d’humains derrière, il n’y a pas une personne qui a un statut correct pour pouvoir gérer tout ce matériel. C’est-à-dire que c’est l’école qui doit financer du personnel avec de l’argent qu’elle n’a pas pour pouvoir faire fonctionner un minimum ces centres de technologie avancée. Donc même quand le matériel est disponible, il n’y a pas de moyens mis à disposition pour le mettre à profit comme du personnel qualifié. C’est le gros problème des centres de technologie avancée et des coordonnateurs. Dans une école de Woluwe, les préoccupations sont autres, vu la natalité dans les communes les plus pauvres, les bonnes écoles craignent d’être impactés par l’accueil des élèves venus de ces communes et qui feraient baisser la qualité de l’enseignement donc même dans les communes extérieures au croissant pauvre de Bruxelles. Ils reçoivent des incitants de la région Wallonie-Bruxelles pour créer des places mais ils sont réticents à faire le nécessaire, c’est une forme de résistance pour eux parce qu’ils ne veulent pas être confrontés à la baisse de niveau à cause des manques de moyens en même temps que de l’augmentation de la capacité d’accueil et du nombre d’élèves.
- Les pouvoirs publics devraient créer une école par mois mais on n’en crée qu’une par an. L’échec est programmé parce que le pouvoir public ne fait pas ce pourquoi il existe. La priorité doit être l’éducation. Julie Lumen (facilitateur école, agence du développement territorial à Bruxelles) : réaliser un investissement, ça prend un certain temps. L’objectif du facilitateur est d’aider à réduire ces délais. En 2016, plus de 14.000 places ont été créées dans l’enseignement fondamental et il y a 16.000 places qui sont en cours de programmation pour sortir de terre d’ici 2020/2021. Ça devrait permettre de répondre aux besoins estimés. Pour le manque de places dans le secondaire, on estime qu’entre 2015 et 2025, il faut créer 16.000 places et aujourd’hui, on a 11.000 places qui sont identifiées et un certain nombre sont déjà créées.
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