mardi 24 novembre 2015

Woluwé-Saint-Lambert - conseil communal : Entrée interdite


Les faits

Le 23 novembre 2015 avait lieu la séance publique du conseil communal de la commune de Woluwé-Saint-Lambert comme indiqué sur l'ordre du jour. Aucune indication sur le site web de la commune pour dire que suite aux événements (#Niveau4 #BrusselsLockDown), le conseil communal sera fermé au public.




Comme le métro est toujours fermé, j'ai eu un peu de mal à arriver à l'heure à ce rendez-vous citoyen mensuel. Arrivé devant la maison communale (à 19h30 au lieu de 19h00) je constate qu'un camion militaire barre les escaliers, je vais prendre l'autre escalier pour me diriger à l'intérieur du bâtiment.

A gauche, je vois deux militaires stationnés près de leur véhicule, avant d'entrer je me dis que c'est toujours bien de s'annoncer pour éviter toute paranoïa vu mon faciès maghrébisé. Je demande d'abord si le conseil communal a toujours lieu et s'il n'a pas été annulé vu les circonstances et la présence de militaires. Il me dit que non, me demande qui je suis et si c'est la première fois que je viens. Je lui explique que c'est un conseil communal et que c'est un événement ouvert au public. Il juge cependant nécessaire d'avertir les personnes à l'intérieur de ma présence. Le militaire me dira à plusieurs reprises "Vous devez comprendre qu'au vu de la situation...". Je lui réponds que je ne comprends pas ce déploiement vu qu'il ne s'agit que d'un conseil communal et que si "au vu de la situation" tout ceci est nécessaire ils auraient dû annuler le conseil communal (à Saint-Josse sous le règne d'Emir Kir plusieurs conseils communaux ont été reportés sans raison particulière).

Quelques instants plus tard, deux hommes sortent et disent "Ben non ce n'est pas un conseiller communal" et ils partent. Afin de maintenir le militaire informé je confirme que je ne suis pas un conseiller communal, un simple citoyen qui veut assister dans le public. Etonné par mon insistance, s'attendant à ce que je rebrousse chemin, le militaire me suggère de revenir un autre jour (comprenez "t'es vraiment un casse-pieds toi, t'as vraiment envie d'assister un conseil communal chiant").

Plus tard c'est finalement l'échevin Eric Bott (parti FDF, Défi) qui sort pour me dire que je ne pourrai pas assister au conseil étant donné qu'ils ont déjà commencé. Je lui dis : "Donc si je comprends bien, aujourd'hui exceptionnellement les retardataires sont punis". Je n'insiste pas, je lui demande rapidement : "Vous êtes bien l'échevin Eric Bott". Il me le confirme. Je lui dis "Et bien tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Je salue les trois hommes par un "bonne soirée" et je m'en vais prendre le bus 29 direction Saint-Josse.

Délit de faciès et délire de paranoïa

M'aurait-on autorisé à entrer si j'avais eu le visage qu'il fallait ? C'est la question que je me pose. Je ne portais pas de sac à dos pourtant. Je n'ai même pas pris ma farde et mon bloc-notes cette fois car je comptais écrire sur mon téléphone.

Cependant on ne m'a pas demandé de décliner mon identité, ni pris ma carte d'identité pour me "ficher". Quand on sait que dans cette commune aucun conseiller communal n'est d'origine "arabe", je peux comprendre leur étonnement en voyant un bédouin se présenter pour assister à un conseil communal, un événement qui généralement n'attire pas des foules.

Cela arrive un jour après que j'ai appris qu'un membre de la section locale du FDF (Défi) de Molenbeek-Saint-Jean a été arrêté par la Police alors qu'il marchait dans la rue.


Retard

Le conseil communal est une séance publique qui commence généralement à l'heure. Il arrive fréquemment que des conseillers communaux arrivent en retard. Idem pour le public. Ce n'est pas pour autant qu'on leur refuse l'entrée. Si l'échevin a pris la peine de sortir, c-à-d quitter la séance, il aurait pu m'inviter à y retourner avec lui. J'ai demandé aux conseillers communaux et au secrétaire communal de m'envoyer le ROI du conseil communal. J'attends leur réponse. Un conseiller communal ecolo (le parti qui aime donner des leçons de démocratie et de bonne gouvernance) a refusé de me l'envoyer. Une conseillère communale de la liste du Bourgmestre a également refusé de me l'envoyer. C'est l'administration communale qui me l'a finalement envoyé. Aucune indication concernant le public ni l'arrivée en retard. Leur refus était donc arbitraire. Voici un extrait du ROI.


Voici la réponse donnée par l'administration communale concernant ce refus de participer au conseil communal :

Le marathon des conseils communaux

Vous vous demandez certainement qu'est-ce qu'un tennoodois est parti foutre au conseil communal de WSL ? Et bien après avoir assisté à plusieurs conseils communaux de ma commune (dont vous trouverez quelques compte-rendu sur ce blog), je me suis lancé comme objectif pour occuper mes soirées d'ennui d'assister à un conseil communal de chaque commune. Au hasard. Par exemple, le mois dernier j'ai assisté à celui de la commune de Saint-Gilles et ce jeudi 26 je comptais aller à celui d'Etterbeek. Et ce pour voir comment se passent les conseils communaux dans les autres villages bruxellois, l'assistance (public, presse), le comportement du secrétaire communal et du président de la séance, l'organisation (caméra, traducteurs/interprètes, accueil, confort) afin de faire des comparaisons et d'apprendre le "métier" de conseiller communal et échevin.

Une commune dirigée par des "démocrates"

WSL est dirigée par une majorité FDF-cdh, deux partis qui se disent démocrates (sur papier en tout cas). En changeant de nom, le FDF a gardé le D de démocrate. Et au CDH je me suis toujours demander ce que le D faisait là.


Un déni de démocratie de plus

Après qu'on ait refusé l'entrée au conseil communal à certaines personnes à Saint-Josse, qu'on interdise aux gens de filmer le conseil communal et pleins d'autres exemples, je constate un nouveau déni de démocratie par nos élus dans notre pays.

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